PIERREVILLERS, cité Templière

L’Histoire de Pierrevillers remonte à l’âge du bronze, ainsi qu’en atteste l’éperon barré de la côte de Drince (c'est un Oppidum de la période Celte).
 
Il ne reste pratiquement rien de ces éperons, hormis un talus assez long sur la côte, au pied duquel se trouve la « Pierre-qui-tourne », un bloc de pierre qui ferait partie de ces fortifications. Mais aucune fouille n’atteste cela.
 
 

Vient ensuite la période romaine, dont on sait peu de chose hormis la découverte récente des restes d’une villa romaine à l’occasion de travaux (voir plus loin les découvertes récentes).

 

En ce qui concerne le nom du village, il faudra attendre l’an 960 pour découvrir la première mention écrite de « Petrae Villare », ce qui signifie « villa construite sur la pierre » (villa : domaine agricole).

Les Templiers

 

En 1213, les Templiers s’installent à Pierrevillers devenu leur fief suite à une donation faite par Thiébaut 1er, Comte de Bar et du Luxembourg. Ils vont y prospérer notamment grâce au vignoble local jusqu’à l’anéantissement de l’Ordre décrété par Philippe le Bel en 1314. Leurs biens seront transférés aux Hospitaliers, Chevaliers de St Jean de Jérusalem (Ordre de Malte).

 

Ensuite l’histoire de Pierrevillers se confond avec le secteur environnant. Lors de la guerre de 30 ans, le village fut pillé par diverses troupes, incendié et détruit par les Croates en 1636. 

 

 

La vie au village à l'époque

 

De l’époque gallo-romaine jusqu’au XIXème siècle, le village avait la culture de la vigne comme activité principale : vignerons, tonneliers, distillateurs… comme le témoigne encore la structure du centre historique : rues étroites, maisons avec caves voûtées accessibles par la rue, cuveries à l’arrière.

 

Le vignoble déclina à la fin du XIXème siècle avec l’arrivée du phylloxera et disparut au début du XXème. À la même période, en 1899, commença l’exploitation de la mine de Pierrevillers qui alimentera les aciéries de la vallée pendant quelques décennies. Elle ferma définitivement en 1931 suite à la concurrence de minerais plus riches. L’agriculture (vigne, puis arbres fruitiers, champs de fraises…) disparut au profit de l’industrie.

 

 

Les dernières guerres

 

Pierrevillers a fêté récemment les anniversaires de libération du village :

En novembre 2018 : Centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918

En septembre 2024 : 80ème anniversaire de la libération de septembre 1944.

 

Les éléments historiques du paysage

Eglise et Cour en 1945

La Commanderie (à présent Cour des Templiers)
Elle regroupait plusieurs bâtiments autour de l’église qui formaient une cour. Elle disposait d’un corps de logis, de granges, d’un pressoir, d’un pigeonnier et diverses dépendances. Les bâtiments qui subsistent ont subi de notables transformations et altérations au XIXème siècle ; certains ont été démolis. La Cour et l’église des Templiers constituent l’une des références patrimoniales les plus marquantes de la localité.
 
A l’Est de la Cour on passe sous un porche d’entrée placé entre la maison curiale et la maison seigneuriale. Ainsi, l’ensemble de la « Cour des Templiers » s’apparente à une demeure féodale construite par un ordre des Templiers. La protection autour de l’église était doublement assurée par le mur de l’ancien cimetière, mais aussi par les bâtiments de la Commanderie qui s’organisaient comme une ferme fortifiée autour d’une cour fermée.

 

 

 

 

Église Saint-Martin

Dans la Cour de la Commanderie, ces preux chevaliers ont laissé à la postérité l’église Saint-Martin, référencée dans le circuit touristique des églises fortifiées du val de Metz. Les différents historiens s’accordent à dire que les premiers fondements de l’église remontent à la fin du XIIème siècle. De cette époque ne subsistent que le chœur roman et sans doute la chapelle latérale. Au début du XVIIIème siècle, l’église a été prolongée de deux travées supplémentaires.
La porte d’entrée de l’église comporte une inscription révolutionnaire sur le tympan en demi-cercle supérieur : « LE PEUPLE FRANÇOIS RECONNOÎT L’ÊTRE SUPRÊME ET L’IMMORTALITÉ DE L’ÂME »
Cette église abrite une très belle statue en bois polychrome du XVème siècle représentant Sainte-Anne donnant une leçon à la Vierge Marie. A l’intérieur siège également un Bon Dieu de Pitié de 1533. Sur le mur à gauche de l’autel, on distingue nettement une inscription gothique correspondant à la dissolution de l’Ordre prononcée par le pape Clément V en 1314. En montant vers le clocher, on découvre une authentique salle de garde comportant les vestiges d’une cheminée et des meurtrières confirmant le caractère fortifié du bâtiment.

 

Eglise vue du sud-est
Eglise de Pierrevillers

 

 

Autres vestiges.

Outre l’église et la Cour des Templiers, traces de l’oppidum (forteresse gauloise) sur la côte, anciennes croix des XVème et XIXème siècles, calvaires et bornes des templiers. Le XIXème siècle nous a légué quelques souvenirs et l’entrée d’une mine de fer située à flanc de coteau à l’ouest de la localité. Elle a été exploitée de 1899 à 1931.

Mine en 1920
Mine en 1920
Tour de Drince
Tour de Drince de nos jours

 

La Tour de Drince

(Ban de Pierrevillers, lieu-dit Château de Drince, altitude 389 m)

C’est au cours de l’assemblée générale du 12 décembre 1900 que la section de Rombas du Club Vosgien envisage de construire une Tour sur la côte de Drince. En 1906, elle sera construite en bois. Détruite par les Allemands en 1914, il faudra attendre l’après-guerre pour réunir tous les moyens financiers pour la reconstruire à partir d’éléments métalliques provenant de l’usine de Rombas. Elle est inaugurée le 11 septembre 1932. Elle pèse 16 tonnes et on y accède par deux plates-formes. Au dernier niveau garde-corps, la tour culmine à 25 m. Depuis 1982, elle appartient à la commune de Rombas qui en assure l’entretien. Aujourd’hui, l’accès au sommet de la tour est possible grâce aux travaux de mises aux normes de sécurité. Elle permet à nouveau de découvrir un panorama unique sur la vallée de l’Orne et même au-delà par temps dégagé.

 

 

Contes & légendes : la pierre qui tourne, le trésor des templiers, les fées Tiffenottes (Drince et du côté de Rombas).

 

 

Un grand Artiste

L’école de garçons de Pierrevillers a eu durant trente ans parmi ses enseignants, un certain Jean MORETTE, qui allait connaître une destinée à nulle autre pareille, puisqu’il est connu en tant qu’illustrateur et historien de la Lorraine.

 

Morette, cour des Templiers
Dessin de Jean Morette : la Cour des Templiers

 

 

 

 

 

Blason de Pierrevillers
Blason de PIERREVILLERS

 

 

 

    LE BLASON DE PIERREVILLERS


    Le Blason de Pierrevillers est constitué d’un fond azur (bleu) représentant le symbole de la fidélité et les croisettes (croix alésées et diminuées) sont tirées des armes du Duché de Bar dont relevait Pierrevillers (Prévôté de Briey).
 
La croix de Malte rappelle que la Seigneurie de Pierrevillers a appartenu aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem du Moyen-Age à la Révolution.
 
Le diplôme d’armoiries communales a été délivré à Pierrevillers le 18 juin 1957 par la Commission Départementale de l’Héraldique de la Moselle suite à la délibération du Conseil Municipal réuni sous la Présidence du Maire, Monsieur Claude POCHON, en date du 2 mars 1957.

 

 


 

Découvertes historiques récentes

 

2009 : Lors de la restauration de l’Église Saint Martin.

L’église est classée au Monuments Historiques.

La commune a pu la restaurer grâce à des subventions du FEDER, du département de la Moselle et de la DRAC. Début des études vers 2000 et fin des travaux en 2009 avec la consécration de l’Autel par l’évêque de Metz, Monseigneur RAFFIN.

Outre la restructuration complète, une étude approfondie a permis la découverte et la restauration de fresques cachées sous les badigeons datant, pour la plus ancienne du XIIème siècle et du XIXème pour la plus récente.

Restauration aussi de la statue de Sainte Anne (bois polychrome) et celle du Bon Dieu de Pitié (en pierre de Jaumont). Une révision de l’orgue a été effectuée avec remplacement de la soufflerie.

 

 

 

 

 

Restauration de l'église
Restauration de l'église

 

 

2013 : Une villa romaine découverte lors de la restauration de la Cour des Templiers

En 2008, la commune décide de lancer l’étude pour la rénover la cour des templiers, après avoir restauré l’Eglise qui la domine.

Avant d’attaquer les travaux, il fallait faire une recherche archéologique sur le terrain, une étude par sondages de la zone. C’est ainsi qu’en 2013, les archéologues ont découvert, outre quelques pointes de flèches du néolithique, les traces d’une villa romaine. La découverte ce sont les restes d’un « hypocauste », système de chauffage par le sol à air chaud de l’époque. Des plots ronds en terre cuite sur lesquels sont posés des carrelages.

Fouilles villa romaine
Fouilles villa romaine dans la Cour des Templiers

 

 

2019_Dépôts d’objets de l’âge de bronze (Côte de Drince)

 

En 2014, un dépôt remarquable a été mis au jour fortuitement sur la côte de Drince par un promeneur au niveau des racines d’un arbre tombé au sol.

Dix-sept objets métalliques enfouis depuis 3000 ans ont été mis au jour à Pierrevillers. Cette découverte est exceptionnelle tant par sa rareté que par les renseignements apportés par ces objets. Ils portent en effet témoignage des nombreux échanges entre les populations proches de la Moselle et celles du nord de l'Europe à l'âge du Bronze (entre 2300 et 800 avant notre ère environ).

Ces objets ont fait l’objet d’une exposition au musée de la Cour d’Or à Metz de mai à octobre 2019. Titre de l’exposition : « Des offrandes pour les Dieux ?» 

 

Les objets trouvés à Pierrevillers et dans les régions proches (Doubs) étaient mis en perspective avec ceux de la même période recueillis en Europe : pas moins de dix-huit musées français, allemands et néerlandais avaient consenti au prêt d'objets rares et de grande qualité, pour la plupart en bronze et parfois en or.

Quatre cônes rituels (France et Allemagne) étaient réunis pour la première fois, côte à côte.

Qu’est-ce qu’un dépôt ?

Rassembler des objets et les déposer en terre (ou dans l’eau) est une pratique existant depuis le Néolithique, mais qui a pris une grande ampleur à cette période. L’abandon était voulu et les lieux choisis. L’interprétation de ces amas d’objets est, bien sûr, délicate à 3000 ans de distance, il n’y a pas d’écriture à cette époque. Les dernières hypothèses font état de rituels complexes en lien étroit avec le monde spirituel.

Ces découvertes constituent un maillon essentiel pour les archéologues, aidant à la compréhension des sociétés de cette époque, au même titre que les habitats et les nécropoles.

Expo offrandes Dieux âge de bronze
Exposition des offrandes aux Dieux à l'âge de Bronze

Crédit photos :

anciennes :  fond Mairie

récentes : Nicolas Recchia